Dans le Maramureş, je suis d’abord allée à Baia Mare, puis je suis restée quatre nuits dans le petit village de Breb. J’en ai profité pour visiter la campagne aux alentours.
Baia Mare : une ville agréable
(À prononcer : « Baya Maré »)
Quand je suis arrivée à Baia Mare, je n’étais pas forcément dans les meilleures dispositions. En effet, mes plans de départ ont dû être modifiés (j’en parle dans cette vidéo) et j’y suis arrivée un jour plus tard que prévu.
Ça faisait aussi deux semaines que je parcourais les villes de Transylvanie – puisque je dépendais des transports en commun -, et malgré ma randonnée dans le très beau parc national Piatra Craiului, j’avais une grande envie de nature et de campagne. J’avais prévu de séjourner à Breb, et j’avais hâte de m’y rendre.

Du coup, je ne crois pas avoir profité de Baia Mare comme la ville l’aurait mérité.
Néanmoins, j’ai apprécié les deux nuits que j’y ai passées, et l’endroit ne manque pas de charme. Le centre-ville historique surtout ; les alentours étant en majorité de grandes avenues commerciales et de larges boulevards avec beaucoup de trafic.
Le centre est à l’image de la plupart des villes de Transylvanie que j’ai visitées : une charmante place principale avec des fontaines, des bâtiments historiques à visiter, des ruelles ombragées et pittoresques, des terrasses de cafés, une atmosphère douce et tranquille.
Parmi les choses à visiter dans le centre-ville de Baia Mare, il y a la Tour de Stéphane le Grand (Stefan cel Mare) ainsi que quelques églises et musées. On m’a dit beaucoup de bien du musée ethnographique, mais je n’y suis pas allée (j’avais envie de rester dehors et de profiter du soleil).
Le parc de la Reine Marie (Regina Maria) est très agréable et grand à parcourir, on peut y passer un bon après-midi.
Baia Mare se trouve près des montagnes, et je pense qu’il peut y avoir de beaux départs de randonnée accessibles. Je crois que c’est l’un des principaux intérêts de la ville qui, pour moi, constitue la porte d’entrée dans la région du Maramureş. En-dehors de ça, j’ai l’impression qu’il n’y a pas grand-chose à visiter – mais je me trompe peut-être !
Pour être tout à fait honnête, cette ville ne m’a pas marquée plus que ça. Mais je l’ai trouvée agréable, et je pense qu’il peut être intéressant d’y passer un jour ou deux, avant de partir explorer la campagne roumaine traditionnelle.

Breb : le petit village traditionnel typique
(À prononcer : « Brèbe »)
J’ai connu Breb par une YouTubeuse voyage dont j’admire le travail, Eva zu Beck. Moi qui avais envie de visiter la campagne roumaine et qui me demandais où je pourrais bien séjourner, j’ai eu ma réponse. Au cours de mon voyage, j’ai décidé d’y rester quatre nuits. J’ai dormi dans une jolie pension décorée de manière traditionnelle, avec un beau jardin et de délicieux petits-déjeuners entièrement faits maison.
Comme beaucoup de villages du Maramureş, une région restée proche de ses traditions, Breb est autosuffisant. Chacun cultive ses fruits et légumes et élève son bétail. Les terres sont labourées à l’aide des chevaux, l’herbe est coupée à la faux, les bottes de foin sont rassemblées à la fourche.
Il y a une seule rue goudronnée à Breb – les autres sont des chemins de cailloux et de terre.
Néanmoins – et c’est là tout le contraste intéressant de la région -, malgré sa localisation reculée, la couverture Internet y est très bonne, comparée à des villages français similaires. Éloignés, mais connectés !

Le Maramureş est connu pour son artisanat du bois. On voit, à Breb comme ailleurs, des églises et des portails en bois finement sculpté. C’est du travail d’orfèvre, et la marque de fabrique de la région, dont les habitants sont fiers – et ils ont raison.
À Breb, en-dehors des résidences, des champs et des pâtures, il y a de nombreuses pensions et quelques restaurants. Le village est de plus en plus connu et réputé en Roumanie – et même au-delà des frontières -, ce qui fait qu’il devient de plus en plus touristique.
Des personnes que j’ai rencontrées, et qui connaissent bien le village, m’affirment qu’il a beaucoup changé en quelques années ; les pensions jouant sur le folklore local poussent comme des champignons.
Il est logique que certains commerçants en profitent, et je suis la première à les comprendre. Mais j’espère que ça ne ruinera pas entièrement l’authenticité de Breb, qui reste un charmant village avec des traditions qui se maintiennent malgré les décennies qui passent et la mondialisation galopante.
En tout cas, je peux dire que j’y ai été très bien accueillie. J’ai sympathisé avec de nombreuses personnes, et même si parfois nous ne parlions pas la même langue, nous avons pu partager un bon repas et un verre de horincă, l’eau-de-vie de la région.
Je crois que Breb est l’un des meilleurs endroits pour profiter pleinement du Maramureş et de la vie campagnarde en Roumanie.
Si vous visitez la région, je pense qu’il est préférable d’avoir une voiture. C’est plus simple pour se déplacer, les bus étant trop rares et les distances trop grandes pour les couvrir à vélo – à moins que vous n’ayez prévu une randonnée itinérante et que vous dormiez à différents endroits, ce qui n’était pas mon cas.
Breb est une halte idéale pour se reposer quelques jours, avant de repartir sur les chapeaux de roues !
Les alentours de Breb, ses sentiers de randonnée
Ah, la belle et paisible campagne roumaine, les douces montagnes du Maramureş, les charmants petits villages… Oui, ça vaut vraiment le coup de découvrir les environs – que ce soit à pied ou à vélo comme je l’ai fait, ou bien en voiture pour couvrir de plus longues distances en moins de temps.
S’il est possible de se procurer des cartes et des guides pour partir en exploration, il est envisageable d’improviser des itinéraires en fonction des différents sentiers de randonnée.
Comme dans les parcs nationaux, les balises de chaque chemin sont représentées par de gros symboles de couleur (cercle bleu, triangle rouge, etc). Si certaines de ces balises n’ont pas été repeintes depuis quelques temps, la plupart d’entre elles sont bien visibles.

Pour ma part, j’ai choisi de suivre la Drumul Verde (“route verte“), interdite aux voitures, et à moitié composée de chemins forestiers. Cette route traverse le Maramureş sur 88 km et rejoint plusieurs sentiers de randonnée.
Je ne l’ai pas parcourue en entier, comme je n’ai prévu que quelques excursions à la journée – et que la météo était variable. Je m’y suis aventurée à pied comme à vélo, et mon expérience a été très différente mais plaisante dans les deux cas.
À moins de suivre des chemins de randonnée vraiment aménagés pour les piétons, je dirais que la Drumul Verde est plus agréable à emprunter à vélo. Les routes et les chemins sont en plutôt bon état, même si j’ai trouvé qu’il y avait des portions difficiles sur des parcelles raides et caillouteuses – surtout que je ne suis pas une grande habituée du VTT. Et puis, le Maramureş est une région montagneuse : ça grimpe !
Quant à ma randonnée pédestre, je suis passée par des endroits plaisants comme d’autres moins – notamment des routes très passantes. À un moment, en voulant couper par un petit hameau plutôt que de suivre une départementale monotone, j’ai dû rebrousser chemin à cause d’une grosse chienne errante qui était bien décidée à ne pas me laisser passer.
Les chiens errants sont encore bien présents en Roumanie, surtout dans les campagnes. Même si la plupart ne sont pas agressifs, il faut quand même rester prudent.
En-dehors de cette mésaventure, j’ai beaucoup aimé parcourir le Maramureş. Les paysages sont splendides, et même si les randonneurs sont rares, ça vaut le coup d’enfiler de bonnes chaussures – de bonne sandales de marche, dans mon cas -, ou bien d’enfourcher un vélo aux pneus bien gonflés et d’aller explorer les environs !
Quelques noms de villages et hameaux par lesquels je suis passée : Mara, Deseşti, Hărniceşti, Hoteni, Ocna Șugatag, Călineşti.

Ce que j’ai raté dans le Maramureş (et qui apparemment vaut le coup)
Sighetu Marmației
Je pense que c’est mon plus gros regret de ne pas avoir visité cette ville – mais malheureusement, n’ayant pas de voiture et les bus étant trop rares, je n’ai pas pu m’y rendre à partir de Breb.
Appelée “Sighet“ à l’époque communiste, Sighetu Marmației se situe à la frontière avec l’Ukraine. En-dehors de ses beaux bâtiments et de ses agréables places, la ville est réputée pour sa riche Histoire – et notamment son mémorial dédié aux deux millions de victimes recensées du communisme, et, dans la même rue, son autre mémorial dédié aux victimes de la Shoah.
Le cimetière joyeux de Săpânța
Les stèles en bois de ce cimetière sont peintes de couleurs vives. Elles représentent souvent une scène de vie en rapport avec le défunt, son métier du temps de son vivant, ou bien la cause de son décès. Les peintures sont accompagnées d’un poème, nostalgique ou humoristique, à la mémoire du mort.
Les peintures seraient un croisement entre de l’art naïf et de l’art traditionnel transylvain et balkanique.
J’aurais beaucoup aimé visiter ce cimetière ! Mais il m’aurait fallu une voiture pour m’y rendre.