Bucarest

(En roumain : București, à prononcer « Boucourechte »)

J’ai débuté et terminé mon voyage en Roumanie par son intrigante capitale.
Bucarest est une ville vaste, bruyante et étouffante en été. Le trafic paraît incessant sur les larges routes à quatre voies qui la traversent. Il y a du monde et de l’agitation. Je peux comprendre que la plupart des visiteurs n’aient pas envie d’y rester plus de quelques jours – ç’a d’ailleurs été mon cas.

Néanmoins, Bucarest vaut le coup que l’on s’y attarde un peu. Il y a beaucoup de choses à voir et à visiter.
On peut parcourir la ville à pied, mais ça peut s’avérer vite fatigant : les boulevards sont longs, les distances sont grandes. Ce n’est pas la même sensation qu’à Paris, par exemple, qui est une agglomération assez petite comparée à Bucarest – et les rues sont bien plus agréables pour les piétons.

Il y a plusieurs lignes de métro à disposition ; celui-ci est moins complexe que le métro parisien, on peut facilement se débrouiller. Les stations sont assez distantes les unes des autres cependant, on peut parfois marcher une demi-heure avant d’en croiser une. Sinon, il reste le bus ou le tramway, dont le réseau est bien développé.

J’ai trouvé l’atmosphère de Bucarest intéressante par son contraste.
L’architecture communiste est bien présente, et pour une Européenne de l’Ouest comme moi, c’est assez dépaysant. On peut marcher dans de beaux quartiers, apercevoir de beaux bâtiments, et puis juste à côté, des bâtisses à la façade délabrée, voire presque en ruines. Il y a beaucoup de trous dans les ruelles pavées du centre historique, que l’on surnomme parfois “le petit Paris“. C’est comme ça, ça fait partie du pays.

Bucarest, comme toute capitale, est une ville bruyante et électrique, il se passe plein de choses. Il y a des musées, des théâtres, des cinémas et des restaurants – même si l’offre n’est pas comparable à celle de Paris, il y a de quoi faire.
Je ne suis restée que quelques jours ici, mais je peux tout de même dresser une liste de choses à voir et à visiter, ainsi que les endroits où j’aurais aimé aller si j’avais eu plus de temps.

Le Palais du Parlement

Un incontournable.
Le Palais du Parlement, ou Palatul Parlamentului, est l’œuvre du dictateur mégalomane Nicolae Ceaușescu. Construit à partir de 1985, c’est le deuxième plus grand palais du monde après le Pentagone – le Palais du Parlement fait 350 000 m² !

Ceaușescu a rasé presque l’entièreté du centre historique de Bucarest pour pouvoir construire son palais – obligeant ainsi une bonne partie de la population à habiter dans des barres HLM communistes. Le dictateur a été fusillé en 1989 ; aujourd’hui, le palais abrite le Sénat et la Chambre des députés, mais le bâtiment est tellement vaste qu’ils peinent à le remplir.

Il est possible de visiter le palais, mais ça se fait uniquement avec un guide. Il faut téléphoner au moins vingt-quatre heures à l’avance pour réserver une place – et des visites en français sont disponibles. N’oubliez pas de venir avec une pièce d’identité, sinon vous ne pourrez pas entrer !

Quand j’y suis allée, la visite a duré une heure et demi, et nous n’avons vu même pas 10% du palais. C’est démentiel.
Quelques détails que j’ai retenus : il y a 22 hectares de tapis, et au dernier étage du palais, il y a des commerces et des restaurants ! C’est une petite ville dans la ville.

Le Palais du Parlement est vraiment à voir, ce ne serait-ce que pour connaître plus en détail l’Histoire de la Roumanie, ainsi que pleinement se rendre compte de la mégalomanie de Ceaușescu.

La salle de bal du Palais du Parlement

Le centre historique

Il ne reste plus grand-chose du centre historique de Bucarest. D’abord partiellement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, le communisme s’est chargé du reste.
On a vite fait de le parcourir à pied – il est en partie piéton d’ailleurs, ce qui détonne dans cette ville aux grands boulevards et aux larges routes.

C’est ici que se trouvent la plupart des belles bâtisses et les quartiers les plus chics, ainsi qu’une grande concentration de bars, restaurants et boîtes de nuit.
J’ai l’impression que la plupart des Roumains préfèrent sortir le soir dans le centre, accessible facilement depuis la Piața Unirii.

Vous pouvez visiter l’athénée roumain, la magnifique église Stavropoleos, la belle librairie Cărtureşti Carousel et ses nombreux étages, ou bien manger au fameux restaurant Caru cu’ Bere, dont l’intérieur au style art nouveau est splendide.

J’ai trouvé qu’il était agréable de se promener au sein des rues piétonnes du centre-ville, jusqu’à une certaine heure cependant : quand la nuit tombe, les bars et restaurants diffusent de la musique à un volume indécent, et je n’exagère pas. Je me demande comment font tous ces gens pour ne pas devenir sourds ! Je serais incapable de rester assise en terrasse ne serait-ce que deux minutes avec un son aussi fort. Et en plus les musiques de chaque bar, différentes, se répondent dans un vacarme inharmonieux – non, vraiment, ce n’est pas pour moi !

En tout cas, si vous voulez faire la fête et que vous êtes prêts à vous faire exploser les tympans, le centre-ville de Bucarest by night est fait pour vous.

Une rue piétonne du centre historique

Les parcs

Il est possible de respirer un peu, d’aller chercher de la verdure et des lacs au sein de Bucarest. Comme la ville est vaste et étendue, il y a beaucoup de grands parcs, dans lesquels il est agréable de se balader et d’y chercher un peu d’ombre. Voici les parcs et jardins que j’ai préférés à Bucarest.

Les jardins Cişmigiu

Situés au centre-ville et près de la station de métro Izvor (un autre parc, d’ailleurs), les jardins Cişmigiu sont particulièrement plaisants. C’est un parc à l’anglaise, avec un point d’eau et des fontaines près desquelles il est agréable de s’asseoir. Plus petit que les autres parcs que je vais présenter, les jardins Cişmigiu font partie des poumons verts incontournables de Bucarest.

Petit détail : il y a beaucoup de corneilles dans ces jardins, ce qui fait que le sol et les pelouses sont souvent jonchés de crottes et de plumes d’oiseaux ! Mais ce n’est pas très gênant.

Le parc Tineretului

Un tout petit peu en-dehors du centre-ville, le parc Tineretului se trouve près des stations de métro Tineretului ou Eroii Revoluției. C’est l’un des plus grands jardins de Bucarest : on peut passer la journée à arpenter ses allées et ses pelouses, ou à faire le tour du lac qui se trouve en son centre. Il y a également la présence de deux cimetières, que l’on peut visiter comme on le souhaite, ainsi qu’un terrain de tennis et un skatepark.

Le parc Regele Mihai I

Ce parc est plus excentré : la station de métro la plus proche est Aviatorilor. Je m’y suis rendue à pied depuis le centre-ville, et je dirais que ça m’a pris presque une heure.
Quant au parc, il doit s’agir du plus grand de Bucarest. Tout comme le parc Tineretului, on peut y passer la journée. Le lac Herăstrău, très étendu, en occupe une grande partie, et de nombreux restaurants se sont installés sur ses berges.

Je pense que c’est mon parc coup de cœur : une grande bouffée d’air frais, bien appréciable au milieu de la ville !

Les jardins Cişmigiu

D’autres choses à voir

La cathédrale du salut de la nation roumaine

Cette immense église orthodoxe, toujours en construction (le chantier a débuté en 2011), se trouve juste à côté du Palais du Parlement. Le bâtiment devrait atteindre les 120 m de haut et pourrait accueillir environ 5000 personnes. Le projet a été pas mal controversé au sein de la Roumanie – construire une pareille cathédrale demande beaucoup d’argent…

L’Arc de triomphe (Arcul de triumf)

Semblable à l’Arc de triomphe à Paris, l’Arcul roumain a été inauguré en 1936 – sa première version a été détruite en 1935. Il se situe près de la place Charles-de-Gaulle et du parc Regele Mihai I.

Se promener au hasard dans les rues de Bucarest

Je crois que c’est ce que je préfère faire quand je visite une ville que je ne connais pas : me balader sans planifier. On peut voir des choses surprenantes, intéressantes, sans que ce soit répertorié dans un guide touristique. Bucarest est divisée en six secteurs (l’équivalent des arrondissements parisiens), et chaque secteur a son ambiance propre. Que ce soient des quartiers à l’architecture communiste, aux immeubles modernes, ou aux ruelles cossues, on ne s’ennuie pas !

Ce que j’aurais aimé visiter

Évidemment, je n’ai pas eu le temps de tout voir. En quelques jours c’est impossible – à moins de se dépêcher, ce que je n’aime surtout pas faire car l’on risque de ne rien apprécier. Prendre son temps en voyage me paraît essentiel ; et, forcément, il y a des choses « à voir » que l’on ne peut pas voir.

L’athénée roumain

Apparemment, ce bâtiment inauguré en 1889 vaut la peine d’être visité. Situé en plein centre-ville de Bucarest, c’est surtout une salle de concert, hébergeant l’Orchestre philharmonique George Enescu.
L’intérieur a l’air très beau.

L’ancienne résidence des Ceaușescu, ou le « palais de printemps »

Je n’ai vu que l’extérieur du bâtiment, qui est un peu excentré. Si l’intérieur est à l’image du Palais du Parlement, c’est-à-dire mégalomane, ça doit valoir le coup de le visiter !

L’église Stavropoleos

Cette église (qui est d’ailleurs un monastère) se situe en plein centre historique de Bucarest. J’ai malheureusement raté ses horaires d’ouverture… C’est dommage, car l’intérieur semble magnifique.

Les thermes de Bucarest (qui ne sont pas exactement à Bucarest)

Très grands, avec des formules intéressantes, il est conseillé de rester dans ces thermes au moins trois heures pour un vrai moment de détente.
Mais le temps m’a un peu manqué ; et encore plus que le temps, je l’avoue, la motivation. Les thermes ne se trouvent pas à Bucarest-même, mais en banlieue, à Balotești. En transports en commun, c’est assez compliqué (et très long !) de s’y rendre, et franchement, j’ai eu la flemme.
Beaucoup de gens me les ont recommandés, cependant.

Une vidéo sur Bucarest, que j’ai réalisée