L’Algarve est la région se situant tout au sud du Portugal. Réputée pour ses plages magnifiques, sa météo idéale, ses nombreux spots de surf, ou même ses terrains de golf (c’est une véritable institution ici), l’Algarve est très touristique, surtout pendant la période estivale. Certains reprochent d’ailleurs sa perte d’authenticité.
Néanmoins, le fait que je m’y sois rendue en novembre, donc en basse saison, a rendu mon expérience différente. Il est possible d’explorer l’Algarve d’une autre manière, d’aller un peu en-dehors des sentiers battus, pour peu que l’on soit curieuse ou curieux.
Il est plus pratique d’avoir une voiture pour se déplacer dans la région, notamment si l’on souhaite se rendre dans des endroits plus secrets. Mais pour ma part, je dépendais des transports en commun. L’Algarve possède un bon réseau de trains et de bus, efficace et pas cher. J’ai donc pu me déplacer dans de jolis endroits intéressants, malgré une mobilité moindre que si j’avais une voiture ; et autrement, j’ai utilisé mes pieds !

Voici tous les endroits où j’ai séjourné pendant presque un mois ; j’y parle également des plages sur lesquelles je me suis promenée. J’ai consacré un article dédié aux randonnées que j’ai faites en Algarve : vous pouvez le consulter ici.
Lagos
Il s’agit de l’une des principales villes de la région. À l’origine, Lagos était un port maritime ; aujourd’hui, la commune vit surtout du tourisme. Tout comme pour beaucoup d’endroits au Portugal, la ville a été grandement endommagée pendant les puissants séisme et tsunami de 1755. Cependant, le centre historique est très joli et agréable à parcourir. Il y a quelques monuments à visiter, comme l’église Saint-Antoine (Igreja São António) ou le fort de Ponta da Bandeira.

Mais Lagos est surtout réputée pour les belles et nombreuses plages qui l’entourent, facilement accessibles à pied. La majeure partie de ces plages se distinguent par les falaises ocres et les impressionnantes et étranges formations rocheuses qui les bordent.
Il y a d’abord les belles Praia da Dona Ana et Praia do Pinhao, reliées entre elles par des tunnels creusés à même la roche ; celles-ci sont aussi reliées aux Praia dos Estudantes et Paia da Batata, non moins jolies que les précédentes.
Plus petite et plus isolée, Praia do Camilo est tout aussi splendide.
On peut également se promener sur le sentier des pêcheurs, une variante de la Rota Vicentina, qui longe la côte sur des passerelles en bois – mais il est possible, et plus intéressant, d’emprunter de petits chemins sinueux suivant le bord des falaises.
Cette étape entre les villes de Lagos et de Luz traverse la Ponta da Piedade (Pointe de la Piété), un monument naturel composé de plusieurs formations rocheuses pouvant atteindre 45 m de haut. Il s’agit d’une promenade agréable et très belle, quoique touristique – c’est pour ça que je conseille de ne pas circuler sur les passerelles en bois, mais plutôt de prendre les sentiers, qui sont bien plus amusants et plus déserts.

Lagos est une ville charmante, vivante, aux belles plages faciles d’accès, mais aussi pratique car bien desservie. Elle peut être le point de départ ou de chute pour de nombreuses autres destinations à travers l’Algarve.
Sagres
Située à l’extrême sud-ouest du Portugal (et par conséquent : de l’Europe), Sagres et sa magnifique côte sauvage ont été un véritable coup de cœur pour moi. La commune en elle-même, plutôt mignonne avec ses maisons blanchies à la chaux, ne possède pas de monuments historiques à visiter – à part sa forteresse qui surplombe l’océan Atlantique.
Sagres est surtout réputée parmi la communauté des surfeurs, car des plages aux belles vagues l’entourent.
Il y a d’abord Praia da Mareta, belle et agréable pour la baignade – même si l’océan est froid. Un peu plus loin du centre-ville (environ une heure à pied) mais appartenant toujours à la commune de Sagres, il y a Praia do Martinhal, jolie et plutôt venteuse les jours où je m’y suis rendue – il y avait d’ailleurs pas mal de planches à voile, ce que je n’ai pas trop vu ailleurs.
Mais ma plage préférée, et de loin, s’avère être Praia do Tonel. Sauvage, magnifique, la puissance de ses vagues est époustouflante. Les premiers jours où j’ai logé à Sagres, celles-ci étaient particulièrement grandes – c’était certainement dû à la pleine lune. J’ai été soufflée, impressionnée, par la beauté intense de cette plage.

Plus loin, en direction du cap Saint-Vincent, se trouve la belle Praia do Beliche, très prisée des surfeurs.
Si l’on aime la marche, il y a deux belles balades à faire.
La première consiste à se rendre à Praia do Martinhal à pied, à partir de Praia da Mareta, en marchant le long des falaises et en passant par Ponta da Atalaia. Comme pour la Ponta da Piedade à Lagos, j’ai préféré emprunter les sentiers sinueux plutôt que la passerelle en bois et le chemin principal, plus large. On ne peut pas se perdre : il suffit de suivre la bordure des falaises !
La deuxième, ma préférée, se rend au cap Saint-Vincent (cabo São Vicente). Du centre-ville de Sagres, on met environ une heure et demi à s’y rendre, en empruntant le sentier des pêcheurs – même si l’on peut se permettre d’improviser un chemin, puisqu’il suffit de suivre le bord des falaises, encore une fois. La promenade n’est pas très sportive, mais ses paysages sont à couper le souffle. Le cap Saint-Vincent se dresse fièrement au-dessus de l’océan Atlantique, dont les puissantes vagues venant s’écraser contre les parois rocheuses au relief torturé, m’ont ébahie.

Vous l’avez compris : Sagres a été l’une de mes destinations préférées de tout mon séjour. J’ai adoré sa nature sauvage et crue, sans détours.
Ferragudo
Superbe village de pêcheurs, Ferragudo se trouve juste en face (littéralement) de Portimão, l’une des communes les plus importantes de l’Algarve – les deux sont séparées par la rivière Arade, qu’il est possible de traverser en bateau-taxi (mais vous pouvez aussi vous rendre à Portimão en train, en bus ou en voiture). Si vous avez envie d’être proche d’une ville, mais de résider dans un environnement plus calme, je vous conseille de loger à Ferragudo.

Je suis tombée sous son charme. Ses maisons blanchies à la chaux ; ses couleurs ; ses ruelles pavées, sinueuses, accidentées ; ses azulejos ; ses bougainvilliers ; ses plantes grasses et luxuriantes posées au pied des habitations… Je pense que Ferragudo a su conserver son authenticité – ou en tout cas une bonne partie -, et c’est ce qui m’a plu.
Son centre est tout de même assez animé, avec un bon nombre de restaurants et de commerces. Quand je suis arrivée, il y avait même une fête – un genre de marché d’artisans, avec de la musique live, des jeux de kermesse pour les enfants, etc. L’ambiance était tout à fait sympathique et conviviale.
Plusieurs jolies et agréables plages longent la commune. Tout comme pour Lagos ou Sagres, celles-ci sont bordées par de belles et impressionnantes falaises de grès ocre, avec parfois des cavités dans lesquelles l’océan s’engouffre. Je me suis promenée sur les Praia da Angrinha et Praia Grande, ainsi que les Praia do Mohle et Praia do Pintadinho, qui ont été pour moi le point de départ d’un très beau sentier de randonnée, le Caminho dos Promontórios (j’en ferai un article dédié).

Je ne suis pas restée longtemps à Ferragudo, mais je peux dire que ce village a été un autre coup de cœur pour moi.
Monchique
L’Algarve ne se résume pas qu’à ses plages : il y a aussi une chaîne de moyennes montagnes, la Serra de Monchique. Son point culminant est le mont Fóia, à 902 m d’altitude ; et son deuxième mont le plus haut est le Picota, à 773 m d’altitude. Même si la Serra de Monchique n’est pas très haute, le climat est différent de celui de la côte. Les saisons sont plus marquées, la météo davantage pluvieuse, et les nuits plus fraîches – même si tout est relatif, puisqu’en plein mois de novembre, il faisait environ 20°C la journée et 12°C la nuit.
La Serra de Monchique est marquée par une végétation verte et luxuriante, peuplée de chênes-lièges, de pins parasols et de pins d’Alep, ou encore de rhododendrons, de mimosas et de châtaigniers. Malheureusement, la culture intensive d’eucalyptus et les incendies dus à la sécheresse estivale abîment ce bel environnement.

De nombreux sentiers de randonnée sillonnent la chaîne de montagnes, et beaucoup sont accessibles depuis Monchique – j’en parlerai dans un article dédié.
Quant à la ville de Monchique elle-même, elle se trouve au cœur de ces montagnes, à 450 m d’altitude. C’est une très jolie commune. Il est agréable de s’y promener, et de nombreux commerces et restaurants sont disponibles en son centre. Monchique reste tout de même très calme, et il me semble qu’elle fait partie des villes les plus ”vieilles” (en terme de population) de l’Algarve. Si l’on aime la randonnée – comme moi -, c’est un bon point de chute, mais si l’on cherche des endroits plus animés pour sortir le soir et faire la fête, je ne recommanderais pas cet endroit.

J’ai beaucoup aimé mon séjour à Monchique, mais il est vrai que j’ai du mal à être pleinement positive, car, manque de chance : il a plu tout le temps ! J’ai quand même pu me balader et explorer les environs, mais la météo maussade m’a limitée dans mes mouvements.
Faro
Ville principale et chef-lieu de l’Algarve, Faro sert beaucoup de point de chute pour visiter les autres villes des environs, ou comme point d’arrivée dans la région, car elle est très bien desservie (gare, aéroport). Pourtant, je trouve qu’il serait dommage de passer à côté. Son centre historique est très charmant et agréable pour s’y promener, dans le même style que ceux de Lagos ou de Tavira. Il y a de nombreux commerces et restaurants, ainsi que de très bonnes boulangeries.
Faro possède quelques monuments historiques à visiter, comme sa cathédrale gothique et son palais épiscopal, et la présence de ruines maures et romaines – comme la muraille qui entoure une partie de la ville – marque son Histoire ancienne.

Ça vaut la peine de se promener au hasard dans les rues de Faro, et de s’aventurer un peu en-dehors de son centre. J’ai pu découvrir de jolis parcs, et avoir l’impression de me fondre un peu avec les habitants de cette ville, plutôt qu’avec les touristes.
Et si l’on veut sortir et faire la fête, Faro offre pas mal d’options et d’animations.
Le port de plaisance de la ville est tout à fait charmant, même si, je suis d’accord, ce n’est pas pareil que d’aller à la plage.
S’il n’y a aucune plage accessible à pied depuis Faro, on peut visiter en bateau la belle réserve naturelle de Ria Formosa, qui borde la ville. Ria Formosa est un ensemble de lagunes côtières et d’îles, couvrant 18 400 ha et ayant une longueur est-ouest de 60 km. À cause du tourisme de masse, ce parc est devenu un site protégé, afin de préserver sa faune et sa flore riches, dont certaines plantes endémiques. L’accès y est donc réglementé, mais on peut déjà admirer ses lagunes depuis Faro, sans avoir à prendre le bateau.

Faro est une ville intéressante et jolie, et même si elle n’a pas été ma préférée, elle vaut le détour.
Tavira
Je n’ai passé qu’une seule journée à Tavira, alors que je logeais à Faro – qui se trouve à environ quarante minutes en train de celle-ci. Tavira est réputée pour sa beauté et son authenticité bien préservées. Son centre historique est vraiment charmant, et il y a quelques beaux monuments à visiter, comme la Igreja Santa Maria do Castelo (église Sainte-Marie du Château), ou son château juste à côté, offrant de jolis points de vue sur la ville.

Je ne suis pas restée longtemps dans Tavira-même, car je souhaitais me rendre sur une dernière plage avant la fin de mon séjour au Portugal : Praia do Barril. Celle-ci ne se trouve pas à côté de Tavira, mais de Pedras d’el Rei, un village calme situé à environ une heure à pied du centre historique de Tavira. Il y a des transports en commun qui y mènent, mais j’ai préféré marcher. J’ai donc longé une jolie voie EuroVélo pour m’y rendre : la Estrada Nacional 2, qui va de Chaves à Faro sur 739 km.
Praia do Barril n’est accessible qu’à pied ou à vélo : il est nécessaire de traverser un pont étroit passant au-dessus d’une des lagunes de Ria Formosa. Il faut ensuite marcher encore quelques temps, ou prendre un petit train touristique qui vous transporte sur un 1,3 km, et qui servait autrefois à faire circuler des marchandises. Praia do Barril est une longue plage de sable clair et doux, aux petites vagues (pas adaptée pour le surf, donc), avec des lagunes et des marais salants en arrière-plan. Jolie et plaisante à parcourir, elle m’a un peu rappelé les plages de l’île de Ré – toutes proportions gardées.
On peut y voir un « cimetière d’ancres”, un monument à la mémoire de la communauté de pêche au thon, profession qui n’existe plus en Algarve.
Si je ne me suis pas attardée à Tavira et dans ses environs, ça me fait du bien de faire une dernière escale à la plage et de profiter de cette météo douce et ensoleillée typique de l’Algarve, avant de terminer mon séjour au Portugal et de rentrer à Paris.

En bref : j’ai adoré mon séjour de quasiment un mois en Algarve. Même s’il s’agit d’une région touristique, le fait que j’y sois allée en basse saison a rendu mon expérience sans doute plus agréable que si j’y étais allée en plein été. Le climat reste incroyable (il faisait environ 20°C durant la journée), idéal pour la randonnée à cette période. Les prix sont aussi plus bas, les plages et les villes sont moins fréquentées. Je trouve que novembre est un bon mois pour visiter l’Algarve !
En plus du sud du Portugal, je suis restée quelques nuits à Lisbonne et j’ai fait une escale à Sintra : j’en parle sur cette page.
Et si vous souhaitez voir plus d’images de l’Algarve, j’ai réalisé toute une série de vidéos YouTube sur mon voyage au Portugal : vous pouvez les voir ici.