En septembre 2022, peu après mon aventure sur la Grande Traversée du Jura, j’ai rejoint Fabien, de la chaîne YouTube Grandeur Nature, en Suisse.
Pendant quatre jours, il m’a fait découvrir son ”terrain de jeu”, son « bac à sable », comme il l’appelle. Moi qui ne connaissais que très peu la Suisse, j’ai été ravie de découvrir les sublimes environnements naturels de ce pays. Fabien m’a emmenée dans des milieux alpins auxquels je ne suis pas habituée, mais que j’ai pris plaisir à parcourir. Avec lui, je me suis sentie bien guidée et en sécurité. Et j’ai découvert que j’étais bien plus assurée que ce que je pensais !
Mon séjour s’est passé en deux temps. Les deux premiers jours, nous avons randonné et bivouaqué près de chez Fabien, dans le canton de Neuchâtel. C’étaient deux journées de marche plutôt tranquilles, au sein d’une belle nature.
Les deux derniers jours, Fabien m’a emmenée dans le canton du Valais, pour un circuit qu’il ne connaissait pas encore (même s’il avait déjà randonné plusieurs fois dans la zone). Un parcours plus difficile et exigeant, mais avec des paysages à couper le souffle !

Le Creux-du-Van : 2 jours dans le canton de Neuchâtel
Quelques minutes de voiture, et nous arrivons au point de départ du circuit : juste au-dessus de Boudry, près de Neuchâtel, se trouve la réserve naturelle du Creux-du-Van. Cet endroit, Fabien le connaît comme sa poche. Si vous suivez son travail sur YouTube, vous savez qu’il a beaucoup randonné et bivouaqué dans le coin.
Le Creux-du-Van est un cirque rocheux d’environ 1400 m de large pour 200 m de hauteur. Facilement accessible à pied quand il n’y a pas de neige et que la météo est clémente, le site attire beaucoup de monde. En plus de ses beaux paysages, l’endroit est connu pour la présence de bouquetins peu farouches, broutant juste à côté des sentiers de randonnée !
Le lieu est aussi réputé pour ses nombreux faits divers impliquant des chutes (involontaires ou non) de ses impressionnantes falaises… Mais ce n’est pas ce que je préfère retenir du Creux-du-Van.

(J’ai oublié de prendre des photos pendant ces deux premiers jours… C’est donc une capture d’écran vidéo)
Fabien m’emmène ensuite bivouaquer dans les environs, sur les hauteurs, en face des beaux Rochers des Miroirs – appelés ainsi car quand la lumière du soleil couchant vient se déposer sur leurs parois à pic, ils se colorent d’une superbe teinte orangée.
Le campement est royal : grand feu de bois, soupe maison et aubergines grillées, discussions tardives, contemplation des braises dans le calme de la forêt… Il est vrai que c’est quand même bien sympa de bivouaquer à deux, ou à plusieurs !
Le lendemain, nous traînons pas mal. Nous levons le camp très tard, vers quatorze heures. Nous ne faisons donc pas le circuit que Fabien avait prévu à la base, et nous redescendons au niveau des Gorges de l’Areuse, une rivière qui serpente à travers la vallée de la Brévine et qui se jette dans le lac de Neuchâtel à Boudry. C’est une jolie façon de terminer ce parcours, avant de rejoindre la voiture à la nuit tombée.
Nous rentrons ensuite chez Fabien pour réajuster un peu les affaires et la nourriture que nous allons prendre avec nous. Car le lendemain, nous devons nous lever tôt pour entamer une toute autre aventure…

Arpelistock, Sanetsch : 2 jours entre les cantons du Valais et de Berne
Nous nous levons à cinq heures trente du matin. Deux heures de route nous attendent avant d’arriver au point de départ du circuit que Fabien a minutieusement concocté. Celui-ci se trouve dans le Valais, au sein des pré-Alpes suisses, au pied de l’Arpelistock. Comme pour les deux jours précédents, la météo est superbe, le ciel limpide. Un temps idéal pour la randonnée, encore plus dans des milieux délicats.
L’Arpelistock est une montagne s’élevant à 3035 m ; son sommet marque la frontière entre les cantons du Valais et de Berne. Le parcours que me propose Fabien est en partie balisé blanc-rouge-blanc, et en partie blanc-bleu-blanc. Le balisage suisse est différent du balisage français, donc j’écris ici quelques précisions :
- balisage jaune : chemin de randonnée pédestre, en général plutôt facile (même s’il peut y avoir des passages plus délicats), qui ne pose pas d’exigences particulières.
- balisage blanc-rouge-blanc : chemin de randonnée de montagne, pouvant mener à des passages étroits, exposés, escarpés, parfois équipés d’échelles ou de mains courantes.
- balisage blanc-bleu-blanc : chemin de randonnée alpine, traversant des pierriers, des champs de neige, des glaciers, avec de courts passages d’escalade parfois sans équipement ni chemin.

L’ascension de l’Arpelistock, lunaire, raide, comporte donc quelques passages délicats et dangereux. Fabien m’a donné d’excellents conseils ; en y allant tranquillement, avec les bons gestes et des appuis sûrs, tout en gardant son calme, c’est faisable. Je ne m’y serais pas aventurée seule, cependant. Je ne maîtrise pas bien les milieux alpins. Mais je suis fière d’y être parvenue !
La vue au sommet est magnifique et dégagée, sans vent. Le panorama sur les Alpes valaisannes et le glacier de Transfleuron est magnifique.
La descente de l’autre versant se fait sans grande difficultés (même si c’est bien sportif !) au milieu d’un beau pierrier. Il y a quelques névés, mais rien de bien méchant.
Nous bivouaquons plus bas dans la vallée, à environ 1900 m d’altitude. Cette nuit, la température chute à -2°C : heureusement que Fabien m’a prêté un bon équipement, d’autant plus que je suis frileuse !

Le lendemain, nous descendons encore plus bas, dans les environs de Lauenen b. Gstaad. Le parcours est joli, balisé blanc-rouge-blanc, moins exigeant mais avec quelques passages étroits, munis de mains courantes, en bord de falaise.
Ensuite, nous rejoignons par un chemin plus facile le col du Sanetsch (ou Sénin en français), que nous gravissons sous un beau soleil. L’ascension est sportive, mais le sentier est large et simple, en lacets. En comparaison du parcours de la veille, ce n’est pas bien difficile.
Nous nous posons un moment sur les berges du lac du Sanetsch, puis nous repartons pour rejoindre la voiture, alors que le soir tombe et qu’un vent glacial et pénétrant se lève.
Avant de rentrer chez Fabien, celui-ci m’invite dans un bistrot montagnard, où nous mangeons de bons plats chauds et réconfortants. Un beau final pour cette aventure dans les pré-Alpes suisses !

Ce séjour dans le « terrain de jeu” de Fabien a été superbe en tous points de vue. J’ai pu découvrir un pays et une nature que je connaissais très peu jusqu’à lors. J’ai été soufflée par la beauté de ses paysages sauvages et grandioses, parfois d’une implacable dureté, qui nous renvoie à notre fragile condition humaine et nous amènent à ressentir une certaine humilité. J’aime cette sensation. J’aime me sentir minuscule et insignifiante face à la puissance de la montagne, de la nature.
J’ai été ravie de faire la connaissance de Fabien, qui est une belle âme et un bel être humain : passionné, généreux, drôle, plein de connaissances et de sagesse. Une vraie et authentique rencontre.
En plus de son travail de vidéaste sur YouTube, Fabien est également photographe. Et récemment, il s’est mis à donner des soins à portée thérapeutique, destinés aux femmes. Je vous invite à aller voir ce qu’il propose !
J’ai également réalisé une vidéo sur mon aventure de quatre jours en Suisse, que vous pouvez regarder ci-dessous :