Les beaux sentiers de l’Algarve

Si l’on connaît l’Algarve surtout pour ses plages et ses spots de surf, il est aussi possible de pratiquer la randonnée !
La période à laquelle je suis partie, au mois de novembre, me semble être idéale : en journée, il faisait dans les alentours de 20°C. Il fait bien plus chaud pendant la période estivale (et il y a plus de monde, aussi), le soleil cogne sur la côte, ce qui n’est pas agréable quand on marche. Donc, si vous pouvez vous le permettre, je vous conseille plutôt de vous rendre en Algarve en basse saison.

J’ai adoré randonner dans la région, et j’ai pu m’imprégner de cette belle nature encore sauvage à certains endroits. Voici donc les quelques sentiers que j’ai parcourus pendant mon séjour.

Sentier des pêcheurs : Ponta da Piedade (Lagos > Luz)

Le sentier des pêcheurs est une variante de la Rota Vicentina : c’est un chemin côtier long de 226 km, allant de São Torpes à Lagos (ou inversement). J’ai résidé à Lagos pendant six jours ; j’ai donc simplement randonné à la journée sur la dernière étape du sentier, en direction de Luz. Je ne suis pas allée jusqu’à Luz : je me suis arrêtée à la Torre da Atalaia, sur les hauteurs de la ville.
En tout, cette étape fait environ 10 km. Le chemin est facile et peu physique.

Ce sentier de randonnée longe les superbes falaises karstiques, au relief ciselé et torturé par les éléments, qui forment la côte. Les couleurs ocre-jaune de la roche, en contraste avec le bleu intense de l’océan Atlantique (ou le gris, selon la météo), sont un régal visuel. Si le chemin reste en haut des falaises, on peut descendre aux belles plages do Camilo et Porto de Mós.

Si l’on suit à la lettre le balisage bleu et vert du sentier des pêcheurs, on évolue en majorité sur des passerelles de bois ou des voies larges et bien tassées. Si l’on souhaite parcourir des chemins un peu plus “sauvages” et accidentés, il est possible de se créer son propre itinéraire en suivant la côte ; impossible de se perdre.
En effet, de multiples sentiers sillonnent la Ponta da Piedade, serpentant entre des mini-canyons et les buissons de maquis, ou allant se percher sur des sommets pour redescendre franchement. Ce n’est pas technique – quoique certains passages peuvent s’avérer délicats, si l’on est mal chaussé ou peu attentif -, mais je trouve que c’est bien plus amusant que de marcher sur des chemins tout droits ! Et puis, avantage non-négligeable : il y a beaucoup moins de monde que sur les passerelles.

Sentier des pêcheurs : Sagres > Cap Saint-Vincent

Magnifique cap Saint-Vincent. Je pense que cet endroit a été le coup de cœur de mon voyage au Portugal, et aussi celui qui m’a le plus impressionnée – et pourtant, j’en ai vu, des belles choses !
Cette autre étape du sentier des pêcheurs part de Sagres. Jusqu’au cap Saint-Vincent (ou cabo São Vicente), on met environ 1h30 de marche. Aller-retour, ça fait donc 3h de marche, soit environ 12 km. Il est possible de faire une boucle en passant par l’intérieur des terres, mais j’ai préféré rester sur la côte. Le chemin est facile et peu physique. Par contre, on en prend plein la vue !

Les impressionnantes falaises tout le long de ce parcours donnent l’impression d’avoir été taillées au couteau. C’est une belle démonstration de la force des éléments qui façonnent leur aspect depuis des siècles. Le premier jour où j’ai marché le long de ce sentier (je me suis rendue deux fois au cap Saint-Vincent), les vagues étaient particulièrement grandes. Elles se fracassaient contre la roche dans de puissants grondements. C’était une énergie incroyable à recevoir, et ça faisait presque peur.
La côte est vraiment sauvage, et j’ai croisé assez peu de promeneurs. Par contre, j’ai vu pas mal de pêcheurs (d’où le nom du sentier), qui viennent se percher au bord des falaises, parfois presque suspendus dans le vide !

La beauté de cette portion entre Sagres et le cabo São Vicente est à couper le souffle.
On n’est pas obligé de suivre le sentier des pêcheurs à la lettre – d’ailleurs, je ne sais pas pourquoi, le balisage longe une route pendant un bon tronçon, juste après Praia do Beliche. Je recommande plutôt de longer les falaises, où j’ai d’ailleurs aperçu les traces d’anciennes balises bleues et vertes. Je ne sais pas pourquoi l’itinéraire a été modifié. En tous les cas, il est impossible de se perdre ; au pire, on peut se retrouver bloqué par l’épaisseur du maquis, et être obligé de rebrousser chemin pour trouver un autre sentier. Mais ça ne m’est arrivé qu’une seule fois.

Caminho dos Promontórios (Ferragudo > Carvoeiro)

Ce chemin, pourtant superbe, n’est pas très connu. Il faut dire que sa création est récente, puisqu’elle remonte à 2018. J’ai trouvé assez peu d’informations à son sujet sur Internet, et aucune en français.
Caminho dos Promontórios” pourrait être traduit par “chemin des promontoires”. Il s’agit en fait d’un sentier côtier, longeant de sublimes falaises de grès jaune et ocre, avec de nombreuses grottes et plages visibles d’en haut – la plupart sont inaccessibles à pied. On pourrait le rapprocher du bien plus connu Sentier des Sept Vallées Suspendues, qui commence d’ailleurs à Carvoeiro. Je pense que le Caminho dos Promontórios n’a pas à envier la beauté de ce dernier.

Ce chemin débute – ou termine – à Praia do Mohle (Ferragudo) et se termine – ou débute – à Praia do Paraíso (Carvoeiro). Balisé jaune et rouge, il est long d’environ 15 km aller-retour. Ce sentier est le plus sportif sur lequel j’ai marché au Portugal. Il y a quelques passages plutôt raides et glissants, mais si vous avez de bonnes chaussures et que vous prenez votre temps, il n’y a aucun souci à se faire. Ce n’est pas non plus au niveau de certaines étapes de la Grande Traversée du Jura ou de mon ascension de l’Arpelistock ! Néanmoins, si vous souffrez de vertige ou que vous n’êtes pas du tout habitués à ce genre de terrains, je préfère vous prévenir.

Le Caminho dos Promontórios est un très beau sentier qui vaut la peine d’être parcouru. Comme il n’est pas très connu, il n’y a pas grand-monde, ce qui est fort agréable ! Je pense que ce chemin gagnera tout de même en popularité, vu qu’il est, en quelques sortes, la continuité du Sentier des Sept Vallées Suspendues. Profitez-en avant qu’il y ait trop de marcheurs !

Serra de Monchique

La Serra de Monchique est une chaîne de moyennes montagnes, à la végétation luxuriante, située non-loin de la côte. Il y a de nombreux sentiers de randonnée ; pour en profiter au maximum, je pense qu’il est intéressant d’avoir une voiture.
Comme ce n’était pas mon cas, je me suis contentée de parcourir ceux qui ont pour point de départ Monchique, où j’ai logé pendant quatre jours. Je tiens à préciser que je n’ai pas eu de chance avec la météo : il a plu tout le long de mon séjour.

J’ai tout de même pu parcourir quelques jolis chemins, pour des promenades à la journée de quelques heures. En voici la liste :

  • Trilho dos Moinhos : le “chemin des moulins” est une boucle d’environ 3h de marche. S’il offre quelques jolis points de vue, il passe beaucoup par des forêts d’eucalyptus et sur des routes goudronnées. Ça peut être agréable s’il fait très chaud.
  • Percuso Caldas-Picota : le chemin entier est une boucle d’environ 7h de marche, qui passe par Caldas de Monchique, ainsi que le mont Picota (haut de 774 m, il est le deuxième sommet le plus haut de la Serra de Monchique après le mont Fóia, qui culmine à 902 m). Je n’en ai fait qu’une partie, mais j’ai pu avoir un très beau panorama sur les montagnes et l’océan au loin !

Les sentiers que j’ai listés sont faciles et peu physiques. J’aurais bien aimé découvrir le Chemin des Cascades, au départ du mont Fóia, mais la météo était bien trop mauvaise et les journées trop courtes en ce mois de novembre (le parcours, en partant de Monchique, prendrait entre 7h et 8h de marche).
Mais si vous avez l’occasion de l’explorer, n’hésitez pas : ce sentier est réputé être l’un des plus beaux du coin.

Si vous voulez en savoir plus sur mon voyage au Portugal, je vous renvoie à mes pages consacrées à Lisbonne et Sintra, ainsi qu’aux endroits que j’ai visités en Algarve.

J’ai également réalisé toute une série de vidéos sur ce périple, que je vous invite à regarder ici.